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Retour sur le premier « Portrait Nature de Quartier »

Le Comité de Quartier du Fresnoy-Mackellerie et l’association Entrelianes ont initié sur le quartier Fresnoy-Mackellerie en 2007, le premier « Portrait Nature de Quartier ».

Petite histoire de ce projet

Fin 2006-début 2007, le Comité de quartier avec les 10 associations du quartier, réalise un diagnostic social et urbain du Fresnoy-Mackellerie  : propositions pour le développement du quartier issues des attentes des habitants, de leur expertise quotidienne, de leur connaissance des lieux.

Ce diagnostic répond à la mission du comité de quartier, de participation des habitants dans la gestion, l’organisation et le développement du quartier. Il permet d’exprimer ces attentes dans l’avenir, de mettre notre territoire en perspective en matière d’aménagement, de services publics, de logement, d’espaces verts… Les 10 associations du quartier cosignent les préconisations de ce diagnostic au travers de trois priorités (propreté du quartier, salle polyvalente et espaces verts).

Le manque d’espaces verts sur le quartier :

Nous en sommes tous conscients, et ce n’est pas notre square Saint-Antoine, si attendu et si utile, qui suffit à combler ce manque. Parallèlement, des espaces en friche (rue de l’ouest), issus de l’histoire industrielle du quartier de la gare de Roubaix sont en en attente de projets depuis l’annulation du projet de délocalisation du lycée Louis Loucheur par la Région. Cette année 2007 est donc décisive pour faire valoir les arguments des habitants en matière d’espaces verts avant que la Ville ne décide d’un projet définitif pour ces lieux en friche.

Manque d’espaces verts, qu’est-ce que ça veut dire pour chacun de nous ?

C’est un manque d’espace où se retrouver, ou voir les enfants jouer mais également où respirer, où rétablir un lien indispensable à la présence naturelle, aux arbres, aux cycles des plantes, au chant d’un oiseau, c’est un manque de lieu où permettre cette fréquentation naturelle indispensable à notre équilibre, à notre bien-être.

Alors nous réalisons que ce n’est pas uniquement de parc dont a besoin notre quartier, mais d’arbres, de fleurs, d’oiseaux… et que la présence animale à laquelle nous étions habitués et qui a bercé notre enfance, ne se croise plus au coin des rues et des jardins : hirondelles, rouge-gorge, pinson, pic vert, écureuil, hérisson… depuis quand ne les avez-vous pas vus ?

Et il nous semble indispensable que nos enfants grandissent dans un monde où ces rencontres sont possibles, de faire reconnaître ce droit pour tout un chacun : Nature pour tous et partout !

Pourquoi cette situation ?

La biodiversité est fragilisée sur l’ensemble des territoires parce que les activités humaines ont détruit les espaces qui lui servaient de ressources ou de refuges. Les transformations urbaines du XIX et du XXè siècles, ont chassé des espèces qui s’étaient adaptées à la ville, et les espaces naturels se réduisant terriblement par ailleurs (12% en Nord-Pas-de-Calais), il ne reste pas grand-chose qui puissent garantir un accueil respectueux à ces animaux et ces plantes qui disparaissent tous les jours.

Ce n’est pas forcément irrémédiable. Mais c’est véritablement tous nos réflexes d’aménagement, d’entretien, et de gestion du territoire ainsi que d’exploitation des ressources naturelles qu’il faut revisiter.

Un vaste programme dans lequel les collectivités locales se lancent petit à petit comme avec le projet de trames verte et bleue du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais et des Espaces Naturels Lille Métropole.

Et si on commençait en bas de chez nous ?

C’est ce que nous nous sommes dit :

  • Comment nous aussi, intégrer ces données, comment favoriser, dans la mesure de nos possibilités, ce qui pourrait permettre la présence de la nature dans notre quartier.
  • Comment intégrer cette question dans nos demandes habituelles, dans l’attention globale que nous portons au territoire : cadre de vie, logement, services publics, accompagnement social…
  • Comment donner à voir la situation réelle de la nature en notre quartier et ses véritables capacités de développement.

Voilà pourquoi nous avons demandé à l’association Entrelianes de créer un outil méthodologique, le « Portrait Nature de Quartier », pour porter à plusieurs ce regard sur le Fresnoy-Mackellerie et présente un dossier argumenté et solide sur les revendications légitimes des habitants auprès de nos décideurs.

Qu’est-ce qu’un Portrait Nature du Quartier ?

C’est un outil d’analyse et d’animation participatif qui a pour vocation de permettre d’évaluer collectivement la nature d’un quartier (quelles sont les familles végétales et animales en présence, quelles sont les difficultés auxquelles cette vie naturelle est confrontée pour réaliser ses cycles de vie ?) et les actions à mettre en place pour les soutenir.

Comment faire remonter aux aménageurs, urbanistes, gestionnaires de l’espace publics, élus, bailleurs, entreprises que nous rencontrons au quotidien… la prise en compte de cette nécessité

Comment avons-nous fait ? Entrelianes nous d’abord présenté des vues aériennes du quartier, afin que nous identifions :

  • les espaces qui nous semblaient accueillir le plus de nature (« espaces sources ») et ceux qui pourraient peut-être en accueillir plus (« espaces de développement »)
  • si ces espaces étaient mis en contact les uns avec les autres (via des « corridors écologiques » existants ou potentiels).
  • les critères de qualité des espaces « verts » : quel est leur milieu naturel de référence, comment peuvent-ils s’en approcher ? Une prairie, des arbustes, une zone humide, une zone de rocaille, tous ces espaces ont leur milieu de référence (on imagine bien qu’un talus boisé en ville et la forêt de Mormal, par exemple, ont quelques différences, certaines irréductibles, mais d’autres pas, comme de laisser des feuilles mortes ou du bois mort en place).

Alors qu’observe-t-on ? Sommes nous très éloignés ou assez près de ce milieu de référence quand on regarde l’espace vert en bas de chez soi ?

Voilà ce que nous avons assimilé avant de partir en groupe, à la découverte des espaces de nature de notre quartier, en trois balades qui auront chacune duré deux heures, le 6 mai, le 5 juin et le 7 juillet 2007. Plus de 20 personnes ont fait cet exercice d’observation et ont accompagné ces drôles de sorties nature. Nous sommes allés constater sur place ce qu’il en était, nous avons parcouru le quartier dans toute sa longueur et sa largeur et avons cherché partout à comprendre quelle vie animale ou végétale pouvait ou ne pouvait trouver place et pourquoi.

Alors, qu’est-ce que ça donne ?

Des observations instructives, nous en avons faites ne serait-ce que depuis le toit de Liberty box qui nous a offert une vue globale sur le quartier, confirmant les vues aériennes précédentes, ou encore du haut de la passerelle du Boulevard d’Armentières, ou sur le terrain d’une entreprise qui longe la voix ferrée, sur le site de la Ferme aux Loisirs, ou encore dans cette friche sur laquelle nous avons pu rentrer.

En conclusion

Oui, ce Portrait Nature de Quartier a nourri notre connaissance du quartier, nous a amenés à comprendre ensemble les priorités à traiter pour développer la nature sur notre territoire, et nous a permis d’être associés avec notre « expertise habitants » dans les comités de pilotage des aménagements du quartier (Gare, Union)

Publié le 1er décembre 2011, par le comité

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