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Imaginer des espaces et les peupler d’espèces sauvages

Les espaces naturels, c’est peau de chagrin !

Au Fresnoy-Mackellerie, les espaces verts, c’est peau de chagrin et ils ne sont pas à confondre avec des espaces naturels au regard de leur entretien et de leur aménagement bien trop ordonnés !

Or, il y a chez tout un chacun un besoin de contact véritable avec la vie naturelle et non avec des décors verts que ne fréquentent ni les oiseaux ni les insectes du quartier faute d’y trouver subsistance.

Certes, la nature reprend ses droits dans les espaces délaissés car elle y pousse comme bon lui semble, mais c’est insuffisant, et demain des aménagements la feront disparaître.

Les « totems verts » de la Ferme aux Loisirs sont un premier pas, et leur succès exprime bien la forte envie des habitants de reverdir leur territoire de vie. Mais cela reste extrêmement timide. Il faudrait donc imaginer comment notre quartier pourrait accueillir à nouveau, et en grand nombre, des rouges-gorges, des pinsons, des hirondelles, des papillons, des abeilles... qui y avaient leur place hier, pour le plus grand bonheur de tous.

Imaginer comment ? C’est bien la question.

Pas n’importe comment , disent en chœur le Comité de Quartier et l’association Entrelianes qui ont réalisé ensemble le Portrait Nature du Fresnoy-Mackellerie. Il s’agit d’une part, d’identifier les terrains où la vie sauvage peut s’abriter afin de protéger ces espaces et, d’autre part, d’envisager comment elle pourrait naviguer de l’un à l’autre. Sauvage, le mot fait peur, dans l’univers aseptisé de nos villes mais ici, il est synonyme de vivant !
Et il y a urgence avec la disparition confirmée d’espèces comme les hirondelles, les hérissons, les papillons, etc. La liste est longue et nous sommes tous concernés par leur sauvegarde.
Pas avec n’importe quoi, aussi . Ne pas confondre biodiversité et décor vert. Toutes les espèces végétales n’offrent pas les mêmes ressources à ces petits animaux. Le thuya ou de nombreuses plantes de jardinerie, très utilisées pour leur aspect seulement esthétique, sont peu utiles à la vie animale car elles ne sont pas adaptées à ses besoins. Or, les végétaux régionaux, plantes, arbres et arbustes, sont à même de lui offrir le gite et le couvert mais ils ont disparu de nos villes et de nos jardins. Rangez plates-bandes et parterres artificiels qui lui sont peu hospitaliers, car, ça et là, un arbuste bocager comme l’aubépine ou le prunellier, une prairie spontanée avec des chardons, des bardanes ou des carottes sauvages ou encore un coin de nature sauvage, et même une petite touffe d’orties lui sont 100 fois plus nécessaires [1]

Pas n’importe où, non plus. La carte élaborée par les participants au Portrait Nature est précieuse pour identifier ces espaces refuges potentiels et définir comment les animaux pourraient se rendre de l’un à l’autre, car ces déplacements sont indispensables à leur survie. Cela implique la création de « corridors écologiques » soit des couloirs verts urbains et d’espaces verts écologiques : parcs urbains, squares et jardins.

Loin de vouloir créer un paradis vert, le Comité de quartier invite à une prise de conscience pour modifier l’influence négative des activités de l’homme sur la vie animale et végétale. Pour changer l’histoire et atténuer ces dégâts, foin de culpabilité ! C’est en termes de responsabilité d’habitants et d’imagination que doit s’engager un renouveau naturel des espaces publics et privés du quartier. Nous agissons souvent plus par réflexe que par raison en créant des terrasses et des parkings à la place de jardins, en empêchant le lierre de grimper sur les murs ou en coupant à ras la moindre herbe qui pousse. Il s’agit de réapprendre à considérer nos espaces, puis à changer nos comportements individuels et collectifs pour pouvoir croiser à nouveau un pic-vert ou une libellule en bas de chez soi et que cette expérience puisse être offerte à nos enfants des villes qui ne la connaissent plus.

P.-S.

Arnaud Jacquart. Rouletaplume. D’après les informations données par Isabelle Bras pour le Comité de quartier du Fresnoy-Mackellerie et Hélène Allée pour l’association Entrelianes

Publié le 6 mars 2009, par Hélène, Isabelle Bras, Rouletaplume

Notes

[1] Plusieurs espèces de papillons sont complètement dépendantes des feuilles d’orties au sein desquelles se développent leurs chenilles : le paon du jour, le vulcain, la carte géographique....

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